Marathon de Valencia(ES)
Dimanche, 8h11.
Après quelques galères pour accéder aux consignes et déposer mon sac, ce qui a engendré un peu de stress et un échauffement allongé à 4km, me voilà dans le sas bleu, plutôt à l'avant, avec ma bouteille pour boire jusqu'au départ. Tous les signaux sont bons, les conditions idéales, l'envie de bien faire bien présente, il n'y a plus qu'à...
Départ. À peine plus rapides que les 4'05"/km fixés, je fais les premiers km en 4'02". Le pied sur le frein à chaque regard sur la montre aux panneaux kilométriques que j'arrive à apercevoir pour l'instant à chaque fois. La foule est compacte, tout le monde est concentré, il y a besoin de régulièrement jouer des coudes pour se faufiler gentiment entre les groupes.
Km 3 : début des ennuis. J'avais beau avoir été faire pipi dans un buisson, comme à mon habitude, 15 min avant le départ, je sens que ma vessie me presse légèrement déjà. Foutue boisson d'attente dans le sas
Ça commence donc déjà à cogiter sévèrement dans ma tête. "Plus que 39km avant d'être libérée ", "avec l'effort la sensation va sûrement s'estomper ",...
Km 5, ravito. L'envie a plutôt augmenté que réduit, je ne prends même pas d'eau...il va falloir réfléchir au plan B rapidement si ça ne passe pas car si je ne peux pas boire, ce marathon ne va pas se terminer correctement . Les allures sont stables en 4:01/4:02 soit à peine rapide mais cela reste raisonnable au vu des allures sur sorties longues que j'ai finalement en majorité faites à ce rythme. Gus est assez présent de loin sur son vélo, je me dis qu'il ne doit avoir aucune idée de ce qui se trame dans ma tête à ce moment-là il me fait des grands sourires et des , je réponds par des sourires un peu crispés
Km 10 - 40'15" (4'01"/km moyenne). J'essaye de relâcher légèrement l'allure pour rejoindre 4'03" et je prends de l'eau au ravito pour faire passer le premier gel. Je commence à envisager les deux plans qui vont s'offrir à moi très probablement : me faire pipi dessus ou m'arrêter aux toilettes à un des ravito...ça ne fait pas du bien dans la tête. Mais le reste va extrêmement bien, la foulée est fluide, tout roule comme attendu à ce stade de la course...
15km - 1h00'31" (le dernier 5k en 20'16" soit 4'05"/km) - je bois un peu sucré alors que mon corps continue de me dire : "tu n'es pas une gourde ! Arrête de te remplir de liquides de la sorte". C'est autour de ce moment aussi que je commence à sentir que mon genou droit se verrouille un peu. Comme s’il avait besoin de craquer, mais les quelques mouvements pour le débloquer que je tente n'y font rien...moi qui n'ai jamais eu de douleurs au genou de toute ma vie, c'est un comble ! Mais ça devrait passer, comme pas mal de gênes passagères en course...
N'ayant pas la force de gérer deux problèmes en même temps, ma décision est prise. Je vais m'arrêter aux stands quand je pourrai...j'estime que j'y laisserai 30s si je me débrouille bien. J'ai sûrement beaucoup plus à y perdre si je ne le fais pas...boire devient de plus en plus compliqué.
19,9km - libération
20km - 1h21'11" (soit les 5 derniers km en 20'40" - 4'08"/km. J'estime ma pause pipi à 25s ce qui ramène la moyenne en course à 4'05" toujours). Je relance un peu fort, forte de ma légèreté retrouvée Je chope de l'eau et je bois pas mal d'un coup cette fois. Je calme le rythme pour retrouver 4'03".
Semi-marathon - 1h25'28". Toujours prise dans mes calculs au km à aucun moment je n'ai l'idée de faire x2 pour avoir une estimée du chrono final . Il faut dire que désormais la gêne au genou devient une réelle douleur et c'est difficile d'imaginer qu’elle va régresser. J'ai des moments de moins bien mentalement où je comprends que ça va être long, voire compliqué de finir si ça s'amplifie encore...
25km - 2h41'13" (soit les 5 derniers km en 20'02" soit 4'00"/km)...la douleur est désormais telle que je dois faire de gros efforts pour rester relâchée sur ma foulée et ne rien montrer, ne pas céder à la tentation de boîter et risquer des crampes à la jambe en compensation...j'arrive encore à calculer mes temps de passages mais ma lucidité est un peu émoussée par la douleur...au km 26 Gus est à nouveau là sur son vélo. Je ne suis pas du tout essoufflée alors je lui donne quelques impressions..."j'ai hyper hyper mal au genou", "si ça monte d'un cran encore je risque de pas finir", "depuis le 17e j'ai mal !!". Il me dit qu'il faut m'accrocher et que la douleur peut encore s'en aller... après 10km de souffrance crescendo j'ai quelques doutes. À chaque ravitaillement, je me vide une bouteille d'eau fraîche sur le genou, qui semble me soulager sur le moment (mais alourdir pas mal ma chaussure droite ), mais la douleur revient de plus belle ensuite.
Mentalement ce sera le moment où j'ai le plus de doutes sur le dénouement de cette course. Abandon, fin en footing, maintien du 4'00"/km comme les muscles et le souffle semblent vouloir le faire ? Je sens la peur monter mais j'arrive à la réprimer. On attend le 30e pour faire le bilan.
30km - 2h01'12" (soit les 5 derniers km en 19'59" - 4'00"/km toujours).
La douleur m'aveugle autant que le soleil dans les rues où on l'a rasant en pleine tête. Je ne souffre de rien d'autre que de ce foutu genou qui a décidé que c'est aujourd'hui, après 30 ans, 10 mois et 13 jours sans broncher, qu'il va bien me rappeler qu'il existe et qu'il est capable de grandes choses . Je me demande comment je vais finir mais j'ai l'impression que la douleur a atteint un plateau et que ça n'augmentera plus. À part ça, le mur c'est de l'eau, toujours aucun autre souci, souffle très tranquille, jambes se chargent mais hyper progressivement, je commence à me dire qu'au 35k j'appliquerai le plan prévu... accélérer^^
35km - 2h21'09" (soit les 5 derniers km en 19'57" - 3'59"/km). Coup d'oeil aux temps de passages écrits sur mon bras...je suis désormais sortie de la fourchette des allures calculées, par le côté le plus optimiste . J'ai quasiment rattrapé le meneur d'allure 2h50 qui n'est plus qu'à quelques dizaines de mètres. La douleur musculaire commence à arriver notamment dans la jambe gauche, je crois que j'apprécie, elle me donne l'impression relative que le genou droit va un peu mieux...j'ai déjà commencé à allonger progressivement au 34e mais je poursuis l'accélération douce. Je rejoins mon allure semi voire un peu plus vite et je la maintiens, 3'48"/km. Dans la tête tout s'éclaircit, 7km allure semi, en étant à peine essoufflée jusque-là, aucune raison que ça n'aille pas au bout. Je jubile intérieurement malgré l'image de ma saison de cross menacée par ce qui se passe dans mon genou droit et qui n'a pas l'air chouette du tout.
Au 37e je double difficilement le meneur 2h50 et l'énorme troupeau qui l'entoure besoin de freiner pour réaccélérer une fois dans un couloir dégagé pour doubler, les jambes répondent super bien à cet à coup alors j'en remets encore un peu pour atteindre 3'44"/km. Pour la première fois depuis le départ, je prends vraiment du plaisir, j'ai une belle sensation de vitesse, et doubler des gros paquets de coureurs, c'est tellement grisant !
40km - 2h40'19" (soit les 5 derniers km en 19'10" - 3'50"/km) Habituelle pensée parasite "t'as déjà rempli le contrat, plus que rempli même, t'as le droit de relâcher un peu !". J'ai l'impression que j'y cède mais heureusement pas tant que ça finalement. Gros kif, ces deux derniers km descendent (encore plus que le reste du marathon dont j'ai eu l'impression qu'il n'a fait que descendre ), ça aide pas mal.
Arrivée dans les 500 derniers mètres et le fameux tapis bleu, cadre grandiose. Wow. Le genou a tenu. Le sub 2h50 est acquis. Le sub 2h49....ouh punaise !! 2h48'20" sur le gros afficheur et il me reste une belle ligne droite à parcourir ! Je lance un sprint digne d'une séance de VMA courte, les jambes sont toujours au rdv c'est dingo, pour venir me jeter sur la ligne alors que le dernier chiffre que j'ai vu c'est 2h48'59"......a priori ce sera sub 2h49. La montre dit 2h48'41", ça sent plus que bon.
--- 2h48'32" officiel finalement ---
Une longue marche jusqu'aux consignes démarre. Sac de finisher, rempli avec des "goodies" distribués un par un au fur et à mesure du parcours : médaille de finisher, brocolis, poulet en boîte de conserve, kakis,...j'ai l'impression de faire mon marché, dans un état second sauf que je commence à avoir froid, très froid...les secouristes viennent à moi et me couvrent...sans eux je ne sais pas comment j'aurais rejoint les consignes pour reprendre mes affaires, encore à 500m de là
Retrouvailles avec les copains, tout le monde semble plutôt content, je reprends doucement mes esprits...c'est fait. C'est fini. Une prépa idéale, une course pas du tout avec le scénario attendu, mais un chrono encore plus inattendu. Quel bonheur
Beaucoup d'émotions se mêlent dans les heures après course. Sidération, joie, appréhension de la blessure...mais malgré tout et avant tout de la satisfaction et de la fierté d'avoir vaincu la douleur, éclaté en miettes le mythe du mur et fini au sprint pour aller chercher chaque seconde qui restait à prendre (enfin, à récupérer sur ma pause du 19e km ). J'ai une pensée pour tous ceux qui m'ont soutenue/supportée ces dernières semaines : mes amis, mes collègues, ma famille, le club , merci !
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