UT4M Challenge - Les 20, 21, 22 et 23 juillet 2023
La région grenobloise était en effervescence cette troisième semaine de juillet du fait des courses de l'UT4M ( Ultra Tour des 4 Massifs ). Dernier bel objectif d'une année déjà bien remplie, Fred MATOSEVIC , Rémi BOLMONT et moi Fred GRAND avons eu le plaisir de parcourir les massifs alpins des : Vercors , Taillefer , Belledonne et Chartreuse à l'occasion de ce challenge. Particularité de cette épreuve : 4 jours de course, les étapes se déroulent de journée, un total de 179 Kms et 12200 de dénivelé .
Une idée du profil :
Une notion des distances ( photo prise à mi course ) :
Une ambiance parfois haute montagne ( photo prise dans Belledonne ) :
Deux mois après l'ultra trail UTDC en Alsace, nous remettons çà.
Avons nous bien récupéré ? C'est la question. Quoiqu'il en soit l'envie est là, nous sommes ravis de partir en montagne et retrouver le relief des Alpes
Au moment du choix de cette course, c'est sa particularité qui nous a branché : 4 étapes consécutives de jour, sans les effets du manque de sommeil des nuits blanches.
Nous nous attendons bien entendu à souffrir, devoir se remobiliser et relancer la machine chaque matin doit être difficile, mais ce sont les risques de fortes chaleurs en journée que nous redoutons le plus. Pour Rémi c'est une vraie découverte. Fred Mato n'arrive pas " en terre inconnue " , seul le Taillefer reste à découvrir. Perso, je connais bien le coin, c'est un retour dans ma région natale, mais c'est également un beau souvenir, cet UT4M de 2017 ( l'XTREM, format intégral ). Se sera l'occasion de comparer la difficulté des 2 épreuves, certain affirmant que ce format 4 jours avec coupures pourrait être plus dur que l'intégral !?
La veille du départ de la course, de notre appartement au centre de Grenoble, lieu ou nous retrouverons tous les soirs, je fais remarquer à mes collègues que nous apercevons une partie des points à escalader les prochains jours : Le Moucherotte et le Pic St Michel dans le Vercors, la croix de Chamrousse en Belledonne, Chamechaude et le belvédère de St Eynard en Chartreuse, des sommets à quasi 2000 mètres ou plus. Nous prenons définitivement conscience du menu qui nous attend.
Voici quelques anecdotes et faits de courses. Chacun d'entre nous aura son petit jour sans, mais finalement nous parviendrons à aller au bout de cet ultra trail exceptionnel.
* 1° jour Vercors ( surnoms : l'étuve ) :
Départ de Seyssins à 8h00 pour environ 300 engagés sur le challenge 4 x 40 K. Accompagnés des quelques 200 ou 300 coureurs du 40 K Vercors. 35°C sont annoncés à l'arrivée à Vif l'après-midi. Fred Mato décide de ne pas prendre ses bâtons pour cette 1° étape de 40 bornes et 2900 m de dénivelé qui nous parait raisonnablement être la moins dure des 4. Rémi est un peu plus fermé que nous, tout est normal jusque là. Dès la première ascension de 1600 m, nous sommes au parfum, Fred Mato et Rémi prennent les devants et resteront ensemble jusqu'à l'arrivée, je reste à mon niveau pensant que tout se jouera les 2 étapes suivantes, ne surtout pas faire l'erreur de les suivre bien que j'en ai envi. Durant le parcours, les points de vue aux sommets du Moucherotte et du pic St Michel sont fabuleux. Les ravitos et les bénévoles sont très sympas, c'est une marque de fabrique de l'UT4M. Tout se passe pour le mieux jusqu'à la descente et le retour dans la plaine. Car brutalement c'est la chappe de plomb, les derniers kms sont éprouvants à cause de la chaleur, la dernière bosse de 400 m de dénivelé est laborieuse. Lorsque je retrouve mes compères arrivés 45 ' plus tôt, notre constat est le même : " On y a déjà laissé trop de plumes ! " Fred Mato KO ce premier soir dit qu'il a eu du mal à finir, victime d'un gros coup de chaleur, " J'ai même réclamé ses bâtons à Rémi pour passer le dernier raidard de 50 m " me dit il. Incroyable mais vrai ! L'habituel gaillard imperturbable n'est pas serein pour le lendemain, et non, il n'est pas une machine ! On peut en sourire maintenant, mais ce coup de chaud aurait pu mal finir. Rémi parait encore bien physiquement, mais une belle ampoule est apparue sous un talon, bien que traitée, il se pose des questions sur sa capacité à aller au bout de l'aventure dans cet état. Perso, j'ai eu chaud à l'arrivée, j'ai eu bien du mal à m'alimenter à la base de vie, mais je me suis forcé. Dans la navette de retour et le soir j'ai tenté de détendre une atmosphère un peu morose, en vain. Le réveil à 5h30 le lendemain va être compliqué !
* 2° jour Taillefer ( surnoms : la lessiveuse ) :
C'est la plus longue étape avec ces 50 kms et 3600 m de dénivelé. Départ donné de Vif à 8h00. Accompagnés des coureurs du 40 K Taillefer. Il devrait quand même faire moins chaud cette journée. Rémi boitille à cause de son ampoule. Fred Mato, en possession de ses bâtons !? , me dit qu'il compte gérer cette journée et si possible m'accompagner. Les 2 premières montées de 1000 m sont en peu fastidieuses, heureusement entrecoupées par le lac de Laffrey. Rémi a pris les devants, Fred Mato m'attends à chaque carrefour et ravito, ou revient parfois rechercher ses bâtons qu'il a oublié, un classique. A mi distance, nous passons par le ravito de la station de La Morte ( noms très engageant ) au pied d'un parcours de KV qui permet d'atteindre la pas de La Vache ( noms prédestiné aussi ) vers 2500 m d'altitude. Cette troisième montée est extrême dans l'effort, mais quelle récompense au sommet, le point de vu est époustouflant, nous pouvons voir quasi tout le parcours des 4 étapes. Jusque là, pour chacun d'entre nous la journée se déroule correctement. Nous sommes entre autre contents de ne pas avoir chopé un orage à ces altitudes. Avant la dernière bascule dans la vallée, nous passons par le Lac Fourchu sur un plateau au pied du sommet du Taillefer, j'en ai bavé un peu dans la dernière montée de 500 m après le ravito du lac du Pourselet, car nous nous sommes goinfrés de ravioles du Royans avec Fred Mato, du moins c'est un prétexte, car je commence à être cramé. Cette dernière descente bien raide de 1500 m de dénivelé est belle mais interminable, Fred Mato descend plus vite et prend les devants dans cette plongée vers l'arrivée de Rioupéroux et me prend une quinzaine de minutes. Rémi est la depuis une petite heure. Le débriefing de cette étape est fait de manière lucide. Rémi s'est senti bien, mais estime après coup ne pas avoir suffisamment géré. De plus nouveau soucis, une autre ampoule s'est formée sous le deuxième talon, çà cogite par conséquent pas mal, que faire si çà s'aggrave encore ? Perso, je suis vidé, je me traine durant le trajet à pied vers la navette, je suis absent toute la soirée, c'est peu habituel pour mes collègues qui me le font remarquer. Comment repartir le lendemain si je suis dans cet état ? Quant à Fred Mato, cette journée sans se mettre dans le rouge l'a requinqué, plus de peur que de mal concernant le coup de chaleur de la veille, mais il reste mesuré sachant qu'arrive le plat de résistance. Car, la 3° étape qui se profile nous apparait être effectivement le véritable juge de paix. Le réveil à 5h30 le lendemain et la mise en route risquent d'être compliqués !
* 3° jour Belledonne ( surnoms : la concasseuse ) :
La nuit réparatrice nous a finalement permis d'assez bien récupérer. Par contre ça ne cause pas au réveil, chacun sait que la " décision " va se faire dans les heures qui suivent, un mélange de crainte et d'excitation nous accompagnent jusqu'au départ. C'est effectivement l'étape la plus difficile, du fait du terrain et de l'altitude, avec ses 48 kms et 3000 de dénivelé. Fred Mato et moi connaissons ce massif sauvage et minéral qu'est Belledonne pour y être déjà venu à l'entrainement et pour l'ultra trail l'Echappée Belle, nous en avons beaucoup parlé à Rémi qui doit s'attendre à du lourd. Le départ est donné de Rioupéroux à 8H00. Nous sommes vite en action, au bout d'1 km se présente un KV difficile et aérien pour accéder au plateau d'Arselle. Pour que çà ne bouchonne pas trop, plusieurs sas sont prévus avec les coureurs du 40 K Belledonne, nous partons les premiers. Rémi me dit qu'il compte rester autant que possible avec moi pendant cette journée, ce sera effectivement le cas jusqu'au bout, un vrai plus pour nous 2 finalement. Fred Mato sait qu'il va s'employer, nous le sentons d'ailleurs bien décidé, le pied montagnard qui le caractérise fait vite la différence sur ce terrain, il prend les devants assez rapidement. Rémi trouve que les paysages sont époustouflants : Plusieurs lacs d'altitude, la Croix de Chamrousse et son point de vu, le refuge de La Pra et son ambiance, le col de Freydanne à 2700 m le point culminant du parcours, hormis les 10 derniers kms, le parcours est franchement exceptionnel. " C'est autre chose que les Vosges " lui dis je en plaisantant. " Bienvenue dans Belledonne " , je pense l'avoir dit des dizaines de fois, en déséquilibre dans des pierriers ou des chaos rocheux. Perso, je suis bien toute cette portion du parcours, le paysage et l'ambiance y contribuent. Nous commençons alors à doubler quelques concurrents au dossard rouge, les coureurs de l'XTREM Intégral, je décide d'échanger quelques minutes avec eux pour les sortir de leur torpeur, tant pis pour le chrono. Je regrette quand même qu'un gros quota des dossards jaunes, les 40 K, ne leur exprime que peu d'encouragements, mais bon, chacun sa course. De son côté Rémi doit supporter ses ampoules, il me parle de soucis d'équilibre et de coordination, je le remarque effectivement, on mettra çà sur le compte de la fatigue, il se bas dans toute la descente super technique et casse gueule. Nous reprenons quelques concurrents au dossard jaune, ils sont plus calmes que lors des premiers kms, bien cramés pour certain. La fin de cette étape est moins attrayante, la portion plane de 6 kms qui traverse la vallée de l'Isère pour rejoindre St Nazaire les Eymes est interminable. Rémi m'a entendu râler sur les portions goudronnées et m'a reboosté cette fin de parcours. A l'arrivée, nous retrouvons Fred Mato qui est la depuis une petite heure, lui aussi s'est fait plaisir dans Belledonne. Le débriefing de cette journée est différent de la veille. Nous sommes tous franchement soulagés d'avoir franchit cette étape décisive. Malgré la fatigue des 3 jours ( on a quasi 140 bornes et 9500 m de dénivelé dans les pattes ), un petit risque de décompression au 3/4 de l'épreuve, l'état des pieds de Rémi qui ne s'arrange forcement pas, chacun d'entre nous réagit et est convaincu que nous serons tous les 3 au départ et à l'arrivée de la prochaine et dernière étape. Mais il en reste encore un bon bout. Le réveil à 5h00 le lendemain et la dernière remise en route devraient être à nouveau compliqués !
* 4° jour Chartreuse ( surnoms : la finisseuse ) :
Dès le réveil, c'est un concours de sales têtes. On ne parle pas encore de coup de fatigue, mais une certaine lassitude est bien présente. Il faut s'y recoller, c'est clairement pénible ce 4° matin. Le départ est prévu à 7h00. Cette dernière étape est un peu comparable à la première avec ses 42 kms et 2700 m de dénivelé. Nous rejoignons le départ de St Nazaire les Eymes, un grand nombre de concurrents du 40 K Chartreuse s'y trouvent déjà, 200 à 300. Pour notre course du challenge 4 x 40 K, l'écrémage est fait, quelques 90 coureurs ont arrêtés. De fortes chaleurs sont à nouveau prévues pour l'après midi dans la cuvette de Grenoble, il faut s'y préparer. Nous devons nous taper 1800 m de dénivelé sur les 15 premiers kms, on ne doit pas lézarder. J'ai le sentiment que c'est la cohue au départ, les 40 K partent comme des balles, pour finalement créer des bouchons dès les premières pentes, je suis agacé, je mets çà sur le compte de la fatigue et remarque que ce type de réaction est de plus en plus fréquente chez moi depuis quelques années, en vieux bougon. Après plusieurs kms d'escalade, nous trouvons que nous sommes encore bien physiquement, chacun prend son rythme puis fini par se retrouver au premier ravito, c'est sympa. Fred Mato mange toujours autant, il poursuit également son concours à distance avec un certain YL du sac le plus lourd à l'arrivée, je m'y mets aussi pour refaire ma réserve de barres énergétiques, pourquoi pas. Rémi semble supporter ses douleurs aux pieds ou fait avec, clopin clopan. Arrivés dans une portion à découvert, nous apercevons le sommet de Chamechaude, le plus haut point de Chartreuse à 2086 mètres d'altitude, environ 600 m au dessus de nous, je dis qu'après çà va le faire, en déroulant. C'est dans cette portion que mes 2 compères prennent les devants, ils resteront ensemble jusqu'au bout. Je m'imagine bien Fred Mato encore charrier son compère Rémi, c'est devenu un jeu entre eux lorsqu'ils courent ensemble. Quant à moi, j'ai envi de profiter de mon bon état physique pour cette fin de course, les barrières horaires étant très larges, ne sachant pas si je retrouverai à l'avenir de si bonnes conditions de course et de forme. Les kms défilent, çà n'est pas le massif qui nous transcendera le plus. Le belvédère du fort de St Eynard au dessus de Grenoble est tout de même grandiose. Nous " prenons par le fort de la Bastille " et ses innombrables lacets pour atteindre les faubourgs de la ville. Nous contournons un conçurent qui a du faire un malaise et chuté, au milieu d'une dizaine de pompiers, pas beau à voir, aie ! Reste 2 kms de plat pour atteindre l'arrivée sur la place Victor Hugo et c'est enfin la délivrance. Fred Mato et Rémi sont la depuis environ 45 '. Le débriefing est simple et rapide. Nous terminons ce challenge de 4 jours relativement bien physiquement, malgré un petit jour sans pour chacun d'entre nous, la prépa a donc été bonne, les 175 kms de l'UTDC nous ont donné la caisse. J'estime que le format XTREM Intégral est largement plus difficile que le challenge, j'avais un doute, mais il n'y a pas photo. Le massif de Belledonne est le plus beau et le plus difficile des 4, c'est certain. Quant aux ampoules de Rémi, comment ou pourquoi ? En tous cas un grand coup de chapeau d'avoir su trouver les ressources pour aller au bout.
Un point du classement final de ce challenge 4 x 40 K ( 179 Kms et 12200 m de dénivelé ) :
299 coureurs partants. 208 classés.
Fred MATOSEVIC : 123° en 34H18' ( 7° M3H )
Rémi BOLMONT : 131° en 34H48' ( 8° M3H )
Fred GRAND : 152° en 37H00' ( 8° M4H )
Nous remercions tous nos potes trailers pour leurs encouragements et félicitations.
Nous adressons surtout un grand merci à Armelle MATOSEVIC, pour le transport, pour la préparation des repas le soir. Tu as supporté nos états d'âme durant ces 4 jours. Tu as contribué à notre réussite.
Les souvenirs et émotions partagées avec mes potes Fred Mato et Rémi resteront longtemps gravés dans ma mémoire. Après les avoir accompagné dans ce nouveau défi plus que réussit, je me suis également bien éclaté à rédiger ce topo.
A bientôt pour de nouvelles aventures trail.
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