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Ultra Trail de WILDSTRUBEL les 19 et 20 septembre 2025.

Yoann LORRAIN a participé au redoutable WILD 110 (113 kms et 6600 mD+) à CRANS-MONTANA en Suisse, voici son retour d'expérience.

Cette année, mon épreuve phare était dans le Valais Suisse autour du massif de Wildstrubel (connu pour la station de ski/été de Crans-Montana à 1500m d’altitude).

Je suis arrivée vendredi AM avec la chance d’avoir la dernière place sur le seul petit parking gratuit (il faut dire que le stationnement à Crans-Montana est compliqué et …. 1CHF/heure).

Situé à 1,6km du retrait des dossards/ligne de départ/ligne d’arrivée/douche, ça fait un paquet de pas en plus à rajouter à l’Ultra !!! (Mais bon, c’est comme ça).

L’objectif de course rester dans le tour de cadran (sous les 24h max), … ; Mais vu la météo chaleureuse annoncée et le retour par SMS de Florent (qui était en course sur le format WILD70 avant moi ; Ne m’attends pas !!! )

J’avais comme un doute sur mon estimatif de chrono ci-dessus !

Départ vendredi soir à 22h10 (vague 2/3) sous une météo très clémente (journée ensoleillée et températures un peu trop estivales).

Côté Profil : ‘’en gros’’ 5 montées et 5 descentes avec 2 particularités. La deuxième bosse est un KV (5km/1000m) et la dernière bosse est redoutable +1800M (dont 1200m sur 5,5km) avec le point culminant à 2788m d’altitude.

Côté parcours : C’est une boucle intégrale autour du massif du Wildstrubel, avec des parties différentes tels que pâturages verdoyants, passage de cols minérales, points de vue infinis depuis les sommets, passages aériens…

22h10, une pensée pour Florent qui doit être à une petite dizaine de km de moi et aussi Joel/Audrey qui ne me verront pas à la base de vie de Adelboden au KM60 samedi matin à 8H (départ de la WILD 50). Ce serait une mauvaise idée de se mettre dans le rouge dans la première partie de course pour essayer de les retrouver sur leurs lignes de départ… Je vais faire comme à mon habitude ‘’ une bonne gestion de course’’ pour assurer une veste Finisher !

Frontale allumée avec les 400 personnes de ma vague, le premier kilomètre dans les rues de Crans-Montana est déjà trop chaud avec mon tee shirt manches longues, pas grave avec un premier sommet à 2300m dans seulement 13km à Varneralp : j’aurais la bonne tenue vestimentaire. KM9 à 2000m d’altitude, Toujours trop chaud ! Je m’arrête, j’enlève une couche (inversion thermique sur la totalité du parcours càd courant d’air chaud sur les sommets et froid dans les vallées le long des torrents).

La descente sur Leukerbad n’est pas évidente, première chute devant moi d’un coureur imprudent, sans gravité. Mais 100m après le chemin est à flanc de falaise avec un ravin sur la droite (je me dis le gars a bien fait tomber avant, ca a du le calmer dans sa descente aléatoire !). KM23, me voilà au pied de la deuxième bosse (Le KV), Environ 1h30 de montée sur un rythme léger (pas besoin de griller des cartouches sur un début de course, une économie de début de course est doublement payante pour la suite).

La descente sur Kandersteg au KM44 est longue de 16km mais faiblement pentu cela se court assez bien. La troisième bosse en direction de Bunderschrinde (L’orthographe des noms me fait penser à l’Alsace, d’ailleurs les gens nous encourage en Allemands, je comprends rien !!!, il faut dire que nous sommes en Suisse Alémanique et non en Suisse Romande).

Au petit matin, je range la frontale, les pâturages/Alpages sont parfaitement entretenus beaucoup de chalets, fermes et de vaches sous le son des cloches (c’est beau La montagne).

La troisième bosse passe facilement, c’est le matin, il fait frais, aucun signe de fatigue du au manque de sommeil, les rayons de soleil naissant doivent bloquer le processus d’endormissement, on quitte les prairies paisibles pour le monde minéral à l’approche du 3 ième sommet au KM54. Une fois passé la faille dans cette crête on aperçoit en contrebas la base de vie (Adelboden au KM60) juste 1000 m de descente mais plus incliné que les autres (ca tire dans les quadriceps).

Arrivée à la base de vie à 9h47 (J’aurais raté Audrey/Joel de 1h47 ; C’était sûr !). Le temps de récupérer mon sac d’allégement, de changer intégralement de tenue de sport, quelques noix de pommade bien placé sur les irritations naissantes, un repas de pates chaudes et je repars en me disant plus de la moitié est déjà faite (mais je suis quand même un peu entamé en 12h de course et il va falloir gérer la pleine chaleur jusque environ 17h, en espérant le rafraichissement de fin de journée : Ce n’est pas gagné !). 2 petites bosses successives de 400m de D+ à passer au KM70, mais la chaleur, 26 degrés à l’ombre entame beaucoup l’organisme, casquette saharienne trempée sur la tête, petite allure et boire beaucoup d’eau.

Nous sommes en pleine journée, énormément de randonnée en famille, il faut dire que le lieu s’y prête parfaitement. Ensuite une descente sur Lenk assez pentu également (toujours en retenu sur les quadriceps, ça tire encore !).

Arrivée à LENK au KM78, un petit côté ‘’délivrance’’ car il reste 1 seule bosse du profil. Mais alors quelle bosse monstrueuse ! Je commence par les 550m de D+ sur 8km, pour arriver au pied de la bosse ‘’dans la bosse’’ la plus dure du parcours.

Je lutte depuis beaucoup de temps sur le sommeil, je décide de dormir ‘’à l’arrache’’ sur une table du ravito sous une tente, 5 minutes suffisent (endormissement immédiat). La micro-sieste passée me revoilà tout frais. Je repars avec 500ml d’eau supplémentaire car un SMS de l’organisation nous informe du manque d’eau au point culminant du parcours à 2788m à la cabane de Wildstrubel.

Que 5,5km à faire…. Mais quelle lenteur de progression…. Il me faudra 2h45 pour atteindre le sommet soit 2km/h de moyenne sur 5,5km !!! le point culminant est très minéral pas de végétation, la vue est splendide avec le coucher de soleil approchant. Juste quelques minutes d’arrêt au ravito avec la frontale que je ressors du sac pour terminer le dernier semi.

21 km de descente pour revenir sur Crans-Montana soit environ 1300m de D- malheureusement de nuit.

Je dis ‘’malheureusement’’ car je ne pourrais pas apprécier visuellement les centres d’intérêts de la fin de parcours. Il me manquera le lac et barrage de Tseuzier ainsi que les longues passerelles suspendus au-dessus du lac. Et la ‘’bisse du ro’’, il s’agit d’un passage très étroit vertigineux à flanc de falaise aménagé en bois qui servait de canaux d’irrigation sur 5,5 kilomètres….

Et donc, une arrivée sur la ligne un peu avant minuit soit quasi 2 heures de plus sur mon estimation de départ (la chaleur de l’après midi étant la grande responsable).